Extrait du chapitre "La première exposition de chiens en France" de "Revue Britannique" de 1863 :

"... Quoique représentée par un grand nombre d'individus, la classe des terre-neuve méritait peu d'attention ; c'étaient de beaux chiens, il est vrai, mais croisés presque tous avec des chiens de montagne; en un mot, nous n'avons pas vu un seul beau sujet de la variété blanche et noire ; les seuls qui présentaient quelques signes de race étaient à pelage noir et se rapprochaient de la petite espèce des terre-neuve noirs, si commune en Angleterre, et dont le chien de M. Kirgener de Planta, descendant du fameux Baltic, étaient un fort bon exemplaire; cette petite variété est, en effet, la race originale; c'est par des croisements avec des chiens de montagne que l'on a obtenu les terre-neuve de grande taille si communs dans notre pays, et, en effet, parmi les chiens exposés, on a pu remarquer que plus la taille augmentait et plus il y avait de blanc dans le pelage, plus les signes de race disparaissaient. Le terre-neuve noir Diamant, appartenant à M. Chais, a réuni les suffrages unanimes.

Il est encore une autre variété de terre-neuve très-rare et peu connue qui ressemble au terre-neuve par ses formes, mais dont le poil noir est complétement lisse et demi-ras. S. A. I.* le prince Napoléon avait exposé un chien de cette espèce. Lors du voyage de Son Altesse aux États-Unis, ce chien errait sans maitre sur le port de New-York lorsqu'un homme tomba à l'eau et allait y périr si ce chien ne se fût jeté à la nage et ne l'eût ramené sur la berge. Le prince, témoin de cet acte de courage, ramena en Europe le vaillant sauveteur, qui finira paisiblement ses jours dans le château de Meudon.

Quant aux chiens du Labrador du duc de Brunswick, nous n'avons jamais vu de plus beaux exemplaires de cette curieuse espèce; elle a les mêmes formes que le terre-neuve; mais son pelage est laineux et très-frisé, et d'une charmante couleur, mélange de gris et de brun doré. ..."

* Son Altesse Impériale