Apparus depuis quelques années, les tests génétiques font maintenant partie intégrante de l'élevage. Ils sont obligatoires pour contrôler la bonne santé des chiens utilisés pour la reproduction et les faire avancer dans la grille de sélection.
D'autres ont juste un aspect "pratique" comme le test des "couleurs portées" permettant de déterminer les couleurs possibles des chiots d'une portée.
Chez le Labrador en particulier, les tests permettent de rechercher les maladies oculaires (atrophie rétinienne, cataracte), cancers (mélanomes) et phénotypes morphologiques (paramètres normaux de la fonction cardiovasculaire et du métabolisme glucidique).
Maladies oculaires :
C'est l'atrophie progressive de la rétine (APR) forme prcd qui conduit à une perte de vision graduelle pouvant aller jusqu'à une cécité totale entre 2 et 12 ans qui est surtout recherchée grâce à un test ADN. La rétine est la membrane qui forme la doublure du fond de l’oeil et qui est composée de cellules sensibles à la lumière. L’atrophie signifie qu’il y a une dégénérescence cellulaire provoquant une altération de la fonction visuelle. La Progressive Retinal Atrophy (PRA), parfois appelée rétinite pigmentaire, est une cécité héréditaire se rencontrant chez le chien sous la forme centrale et généralisée. Dans ce dernier cas, la cécité est progressive et évolue rapidement vers une cécité totale. L'atrophie de la rétine est le plus souvent une maladie autosomale récessive, mais il existe des APR lié au chromosome X et des APR dominantes.
Pourquoi tester les chiens ?
• dépister précocément les chiens porteurs sains
• sélectionner les reproducteurs et adapter les croisements
• éviter de produire des chiots atteints
• éviter de propager la maladie dans l'élevage et dans la race
• anticiper l'apparition de la maladie
C'est une maladie oculaire invalidante appelée APR-prcd pour progressive rod cone degeneration (dégénérescence progressive des bâtonnets et des cônes). Cette maladie conduit à une perte de vision progressive puis à une cécité totale entre 2 et 8 ans.
Le test génétique est fiable, facile à réaliser (à partir d’un simple frottis buccal), réalisable dès la naissance et effectué une seule fois dans la vie du chien. Ce test ADN ne permet pas de dépister la cataracte, la luxation du cristallin, le glaucome ou toute autre maladie oculaire d’origine génétique. Le dépistage précoce permet de sélectionner les reproducteurs non porteurs d’atrophie de la rétine, d’adapter les croisements pour éviter de produire des chiots génétiquement atteints
dans la descendance et de propager la maladie dans l’élevage ou dans la race.
Les premiers symptômes peuvent être détectés par :
- Propriétaire : Le premier indice est la diminution de la vue à la tombée de la nuit ou dans l’obscurité. On remarque également que le chien éprouve des difficultés à passer d’une pièce éclairée à un lieu sombre. Cette cécité nocturne va progresser vers une cécité diurne pour aboutir à une cécité totale. Quelquefois, le propriétaire peut également repérer une « vision de tunnel », à savoir une difficulté pour le chien à repérer les objets situés à ses cotés.
- Vétérinaire : Un examen des yeux va contribuer à l’observation de reflets et de lueur verte ou orange en fonction de la luminosité. Les pupilles sont également plus dilatées qu’à la normale et leur réaction à la lumière est faible.
Le diagnostic, quant à lui, est réalisé lors d’un examen des yeux à l’ophtalmoscope (examen devant être réalisé par un vétérinaire spécialisé) ou par d’autres examens ophtalmologiques comme l’ERG (Electro-Rétino-Gramme) pouvant être considéré comme examen oculaire définitif à partir de 3 ans. L’APR-prcd représente une des principales formes d’APR, c’est une maladie héréditaire causée par un gène récessif autosomal. Généralement, l’apparition de la maladie est tardive (vers 4 ans) et les chiens affectés subissent une diminution de l’acuité visuelle ou même une cécité dès 4 à 7 ans. Le gène incriminé dans l’APR-prcd a pu être identifié et son dépistage vient d’être validé scientifiquement par l’intermédiaire d’échantillons de chiens non porteurs (homozygotes sauvages), porteurs (hétérozygotes) et atteints (homozygotes mutés).
Pour plus de renseignements sur l'Atrophie progressive de la rétine :
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Couleurs portées :
Ce test est une "bouée de sauvetage" pour de nombreux jeunes éleveurs qui souvent maîtrisent mal la génétique des couleurs (qui n'est pas simple...), l'analyse des pedigrees ou qui se lancent dans la "pratique" un peu trop rapidement...
Il n'est pas obligatoire mais très utile. Les éleveurs qui ont plusieurs générations de chiens dans leur élevage ont plus de recul sur cet aspect de l'élevage mais finissent souvent par le pratiquer aussi. Il est particulièrement utile lorsque l'éleveur fait saillir ses chiennes par des chiens extérieurs à son élevage !
La connaissance des couleurs "cachées" des reproducteurs permet de prédire de manière génétique la couleur des chiots et d’adapter ainsi les croisements. Deux gènes (E et B) déterminent les couleurs noir, marron et sable du Labrador. Les différentes formes de ces gènes définissent un profil génétique auquel correspond la couleur du pelage et la ou les couleurs "cachées" transmissibles à la descendance.
Parmi les nombreuses races canines, il existe un large panel de couleur de pelage. Cette diversité de couleur est particulièrement recherchée chez les Labradors qui peuvent être noirs, jaunes ou chocolats. Ces trois couleurs de pelage sont le résultat de l’interaction entre deux gènes porteurs de l’information "couleur".
Le chromosome 11 porte le Locus B (géne TYRP1) qui contrôle l’expression de la couleur : noire ou chocolat.
Le Locus Extension (gène MC1R), situé sur le chromosome 5, indique quant à lui la potentialité d’exprimer la couleur déterminée par le Locus Agouti.
La couleur du pelage chez les mammifères est déterminée par la qualité et la quantité des mélanines, pigments des poils et de la peau qui sont produits par les mélanocytes. Il existe deux types de mélanines :
- le pigment noir/brun ou eumélanines
- le pigment rouge ou phaeomélanine
La régulation entre la synthèse des eumélanines et de phaeomélanine est déterminé par les variations allèliques de deux gènes : le Locus B et le Locus Extension.
Le Locus B (allèle sauvage B) intervient dans la synthèse de pigment noir. Il peut subir une mutation récessive.
Le Locus B muté (allèle b) n'assure alors plus sa fonction : seule la production du pigment brun devient possible.
Le Locus Extension (allèle sauvage E) est indispensable à la synthèse des eumélanines. Chez les Labradors, une mutation récessive (allèle e) rend le Locus incapable de réguler le mécanisme de cette synthèse.
Le mélanocyte produit alors exclusivement le pigment rouge de la phaeomélanine et la couleur définie par le Locus B (B ou b) ne peut pas s’exprimer, le chien est de couleur jaune ou sable.
Pas simple, n'est-ce pas !
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Carte d'Identification génétique :
La Société Centrale Canine (SCC) va prochainement intégrer dans ses bases, les données d'identification génétique et de vérifications de parenté, qui pourront alors apparaître sur les pedigrees.
La carte d'identité génétique comporte les 22 marqueurs génétiques de la norme ISAG 2006 reconnue par la SCC.
La prestation d’identification génétique permet d’établir l’empreinte génétique d’un chien et de la délivrer sous forme d’une carte d’identité génétique au format carte de crédit !
L'empreinte génétique est codée sous forme de lettres pour vérifier facilement la compatibilité des empreintes entre les reproducteurs et les chiots.
Cette carte d’identité génétique est unique, universelle et infalsifiable. Elle va, par conséquent, apporter une preuve irréfutable lors de la certification des pedigrees, permettre de lutter contre les trafics...
Les cartes éditées précédemment, comportant 16 des 22 marqueurs de la norme ISAG, restent totalement valides et exploitables pour toute vérification de parenté.
L’empreinte génétique est infalsifiable et identifie un chien sans équivoque. Même des chiens apparentés (parents/enfants, frères/sœurs) présentent des empreintes génétiques différentes.
La vérification de parenté consiste à vérifier la compatibilité des empreintes génétiques entre les reproducteurs déclarés et un chiot. Si tous les marqueurs sont compatibles entre le chiot et les parents, alors la parenté est confirmée avec une probabilité de 99%.
La vérification de parenté permet à l’éleveur de certifier le pedigree d’un chiot, c’est-à-dire de certifier que les reproducteurs déclarés sur le pedigree sont bien les géniteurs du chiot.
L’éleveur prouve ainsi qu’il travaille consciencieusement ; il donne des garanties sur les qualités et l’origine des chiots vendus.
Si un chien est identifié génétiquement et si l’éleveur a accepté de communiquer l’empreinte génétique de son chien, un sigle « ADN » sera indiqué sur tous les pedigrees nouvellement édités avec ce chien.
Plus de 30 clubs de race ont intégré l'identification génétique dans les grilles de cotation.
L'identification génétique et la certification ADN seront affichées sur les pedigrees courant 2008, ainsi les chiens identifiés génétiquement et les parentés vérifiées seront signalées.
A quoi sert l’identification génétique ?
- à vérifier la filiation des chiots (double paternité présumée, saillie accidentelle),
- apporter un gage de qualité à l’elevage,
- s’assurer du pedigree du chien que l'on souhaite acquérir,
- de le reconnaître en cas de vol,
- faciliter l’inscrïption à un livre généalogique comme le LOF
Pour le réaliser, il suffit de se procurer un kit de prélèvement buccal ou sanguin.
(réalisé avec des documents de Génindexe et Antagène)